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niarg2blase
30 mai 2008

Vide toi-même.

rocky_balboa_1
Rocky Balboa, de Sylvester Stallone.


Ha ha ! Voilà ! On l'avait prédit, c'est arrivé. On y croyait plus, entre nous, mais d'autres s'étaient foutus à poil en arguant le contraire ! Ils ont gagné, mais nous n'avons pas perdu, loin de là. T'en penses quoi ? Tu comprends pas ? Tu piges rien de ce que je dis ? Et bien dégage, alors. Tu vois bien que cet article ne t'es pas destiné.
Pardon, pourquoi parler aussi excessivement ? Restons calme, il le faut. Cette manie de sortir de ses gonds, c'est bien toi. Enfin moi. Quoi ? Bon. Ecoute-moi, je ne tiendrai pas longtemps à cette allure. Alors on va calmer le jeu, non ? Ah si, j'ai quelque chose à dire, tu pourrais le relever ? En fait, je me suis pris les pieds dans cette affaire comme un bleu, vraiment ! Je t'assure, tu n'y es pour rien, par contre. Mais l'autre ne s'en tirera jamais, crois-moi. Pourquoi fais-tu cette tête ? On dirait que tu ne comprends rien, toi non plus. Mes mots seraient-ils si vides de sens ? Pour toi, peut-être. La merde t'entoure comme la marée montante, prends garde à toi. C'est bon, tu es prêt ? Ah, tu délires encore. Toujours tes voix, à l'intérieur du cerveau ? Un jour, j'en deviendrai une moi-même, à ce train là. Tu es vraiment au bout du rouleau, ne me raconte pas d'histoire. Eh ? Ah. Bien, relève-toi, fais attention, démarre doucement, pousse-toi dans le dos. Vas-y, continue, tu y es presque. Gauche, droite ? Ton choix est important et dangereux, réfléchis distinctement. Malheureux ! Te voilà puni par ton esprit embrumé. Ceinturez-le, emportez-le et plongez-le dans le vide, au plus vite ! Les oracles ont faim, en ces temps de paix. Participe à cette présence divine, ronge-toi le cerveau jusqu'au sang, souffre triplement à la colère de tes maîtres, subis leur regard menaçant. Parle-toi, réagis et reconstruis-toi. Ne parle plus machinalement, ta réaction doit être délicate et parfumée. Eau de rose, eau croupie, la vase n'est jamais loin du minéral. Pardonne tes frères, ils sont perdus. Prends-toi en main et avance. Souviens-toi de moi. Souviens-toi de toi. Souviens-toi de nous ? Non, trop cliché.


donny___The_Big_Lebowski
Steve Buscemi dans The Big Lebowski, des frères Coen.

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Commentaires
L
Je sais, c'est vraiment nul, je poste trop peu souvent. Mais je vais faire un effort, à partir de maintenant. Promis. Espérons. ;)<br /> <br /> Bien à toi.
V
Ça poste pas souvent par ici! C'est mal!
J
Zarathoustra s’était aperçu qu’un jeune homme l’évitait. Et comme il allait un soir seul par la montagne qui domine la ville appelée « la Vache multicolore », il trouva dans sa promenade ce jeune homme, appuyé contre un arbre et jetant sur la vallée un regard fatigué. Zarathoustra mit son bras autour de l’arbre contre lequel le jeune homme était assis et il parla ainsi :<br /> <br /> « Si je voulais secouer cet arbre avec mes mains, je ne le pourrais pas.<br /> <br /> Mais le vent que nous ne voyons pas l’agite et le courbe comme il veut. De même nous sommes courbés et agités par des mains invisibles.<br /> <br /> Alors le jeune homme se leva stupéfait et il dit : « J’entends Zarathoustra et justement je pensais à lui. » Zarathoustra répondit :<br /> <br /> « Pourquoi t’effrayes-tu ? – Il en est de l’homme comme de l’arbre.<br /> <br /> Puis il veut s’élever vers les hauteurs et la clarté, plus profondément aussi ses racines s’enfoncent dans la terre, dans les ténèbres et l’abîme, – dans le mal ? »<br /> <br /> « Oui, dans le mal ! s’écria le jeune homme. Comment est-il possible que tu aies découvert mon âme ? »<br /> <br /> Zarathoustra se prit à sourire et dit : « Il y a des âmes qu’on ne découvrira jamais, à moins que l’on ne commence par les inventer. »<br /> <br /> « Oui, dans le mal ! s’écria derechef le jeune homme.<br /> <br /> Tu disais la vérité, Zarathoustra. Je n’ai plus confiance en moi-même, depuis que je veux monter dans les hauteurs, et personne n’a plus confiance en moi, – d’où cela peut-il donc venir ?<br /> <br /> Je me transforme trop vite : mon présent réfute mon passé. Je saute souvent des marches quand je monte, – c’est ce que les marches ne me pardonnent pas.<br /> <br /> Quand je suis en haut je me trouve toujours seul. Personne ne me parle, le froid de la solitude me fait trembler. Qu’est-ce que je veux donc dans les hauteurs ?<br /> <br /> Mon mépris et mon désir grandissent ensemble ; plus je m’élève, plus je méprise celui qui s’élève. Que veut-il donc dans les hauteurs ?<br /> <br /> Comme j’ai honte de ma montée et de mes faux pas ! Comme je ris de mon souffle haletant ! Comme je hais celui qui prend son vol ! Comme je suis fatigué lorsque je suis dans les hauteurs ! »<br /> <br /> Alors le jeune homme se tut. Et Zarathoustra regarda l’arbre près duquel ils étaient debout et il parla ainsi :<br /> <br /> « Cet arbre s’élève seul sur la montagne ; il a grandi bien au-dessus des hommes et des bêtes.<br /> <br /> Et s’il voulait parler, personne ne pourrait le comprendre : tant il a grandi.<br /> <br /> Dès lors il attend et il ne cesse d’attendre, – quoi donc ? Il habite trop près du siège des nuages : il attend peut-être le premier coup de foudre ? »<br /> <br /> Quand Zarathoustra eut dit cela, le jeune homme s’écria avec des gestes véhéments : « Oui, Zarathoustra, tu dis la vérité. J’ai désiré ma chute en voulant atteindre les hauteurs, et tu es le coup de foudre que j’attendais ! Regarde-moi, que suis-je encore depuis que tu nous es apparu ? C’est la jalousie qui m’a tué ! » – Ainsi parlait le jeune homme et il pleurait amèrement. Zarathoustra, cependant, mit son bras autour de sa taille et l’emmena avec lui.<br /> <br /> Et lorsqu’ils eurent marché côte à côte pendant quelques minutes, Zarathoustra commença à parler ainsi :<br /> <br /> J’en ai le cœur déchiré. Mieux que ne le disent tes paroles, ton regard me dit tout le danger que tu cours.<br /> <br /> Tu n’es pas libre encore, tu cherches encore la liberté. Tes recherches t’ont rendu noctambule et trop lucide.<br /> <br /> Tu veux monter librement vers les hauteurs et ton âme a soif d’étoiles. Mais tes mauvais instincts, eux aussi, ont soif de la liberté.<br /> <br /> Tes chiens sauvages veulent être libres ; ils aboient de joie dans leur cave, quand ton esprit tend à ouvrir toutes les prisons.<br /> <br /> Pour moi, tu es encore un prisonnier qui aspire à la liberté : hélas ! L’âme de pareils prisonniers devient prudente, mais elle devient aussi rusée et mauvaise.<br /> <br /> Pour celui qui a délivré son esprit il reste encore à se purifier. Il demeure en lui beaucoup de contrainte et de bourbe : il faut que son œil se purifie.<br /> <br /> Oui, je connais le danger que tu cours. Mais par mon amour et mon espoir, je t’en conjure : ne jette pas loin de toi ton amour et on espoir !<br /> <br /> Tu te sens encore noble, et les autres aussi te tiennent pour noble, ceux qui t’en veulent et qui te regardent d’un mauvais œil. Sache qu’ils ont tous quelqu’un de noble dans leur chemin.<br /> <br /> Les bons, eux aussi, ont tous quelqu’un de noble dans leur chemin : et quand même ils l’appelleraient bon, ce ne serait que pour le mettre de côté.<br /> <br /> L’homme noble veut créer quelque chose de neuf et une nouvelle vertu. L’homme bon désire les choses vieilles et que les choses vieilles soient conservées.<br /> <br /> Mais le danger de l’homme noble n’est pas qu’il devienne bon, mais insolent, railleur et destructeur.<br /> <br /> Hélas ! j’ai connu des hommes nobles qui perdirent leur plus haut espoir. Et dès lors ils calomnièrent tous les hauts espoirs.<br /> <br /> Dès lors ils vécurent, effrontés, en de courts désirs, et à peine se sont-ils tracé un but d’un jour à l’autre.<br /> <br /> « L’esprit aussi est une volupté » – ainsi disaient-ils. Alors leur esprit s’est brisé les ailes : maintenant il ne fait plus que ramper et il souille tout ce qu’il dévore.<br /> <br /> Jadis ils songeaient à devenir des héros : maintenant ils ne sont plus que des jouisseurs. L’image du héros leur cause de l’affliction et de l’effroi.<br /> <br /> Mais par mon amour et par mon espoir, je t’en conjure : ne jette pas loin de toi le héros qui est dans ton âme ! Sanctifie ton plus haut espoir ! –<br /> <br /> Ainsi parlait Zarathoustra.
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